Hospedeira

 

Biennale de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli (2012)
Commissaire : Caroline Loncol Daigneau

Au Brésil, hospedeira se dit d’une plante qui en abrite une autre « dans son intérieur » ou qui la « porte sur soi ». Criblées de balais de sorcière, les forêts du Québec recèlent elles aussi d’une hospitalité végétale. À même une branche de conifère, un champignon s’installe et stimule la croissance excessive de rameaux, donnant lieu à la formation d’arbres miniatures aux branches resserrées. L’artiste d’origine brésilienne Giorgia Volpe s’intéresse à ce phénomène entre le parasite et l’hôte. Pour elle, l’hospitalité est ouverture à ce qui ébranle, à ce qui menace l’équilibre, mais aussi à la création de nouveaux réseaux de vie. Pour réaliser son œuvre, l’artiste effectuera une cueillette de balais de sorcière dans les boisés environnants. On la verra revenir au site de la Biennale, chargée de fagots, devenant elle-même l’arbre qui accueille. Puis, les rôles s’inversant, les balais de sorcière deviendront les matériaux à la base d’habitations sculptées par l’artiste et par le public qui pourra se joindre à elle.

Photos. Jean-François Boisvert, Jean Sébastien Veilleux, Tanya Morand,